Nous avons tous aimé les icônes. Beaucoup, et c’est mon cas, leur ont été reconnaissantes de combler le vide de nos églises latines, vide engendré par le désintérêt des clercs pour l’art moderne après la tentative du Père Couturier ; quand il ne s’agissait pas de conduites iconoclastes. Les icônes (du moins leur reproductions) ont donc pallié (mais aussi masqué) toute une création artistique qui n’a pas eu droit de cité. Cependant, fort de cet usage des icônes largement répandues, jusque dans les communautés charismatiques, certains commencent à célébrer l’icône avec une telle violence, une telle outrance, que cet excès même risque de ruiner son crédit en Occident. Va t-il en être de l’icône comme ailleurs du yoga ? On commence par s’intéresser à une pratique exotique qui paraît bénigne, puis on se passionne pour son contexte intellectuel et métaphysique, et on se retrouve embarqué dans le New-age ou dans le mépris de l’art occidental professé par certains orthodoxes. L’article de la revue Nunc (1) est particulièrement typique de tout un argumentaire qui célèbre cet engouement pour l’icône comme contemporain « de l’après concile Vatican II et de la déstabilisation progressive de la monarchie papiste », sic. Nous voudrions, à la faveur de ce texte, remettre quelques idées en place, et suggérer de ne pas confondre l’icône avec une idéologie qui jette l’anathème sur l’art occidental. Lire la suite et/ou télécharger
Article paru dans la revue « Commentaire » www.commentaire.fr N°111, automne 2005. pp.567 à 572.