Excepté à Senlis où elle a vécu, Séraphine semblait oubliée. Cette servante inculte, née en 1864, découvrit avec frénésie la peinture à plus de 40 ans ; un temps admirée par des esthètes tels André Breton, le météore Séraphine traverse l’histoire de l’art pour s’évanouir dans la nuit de l’Occupation : elle meurt de faim à l’hôpital psychiatrique en 1942. Or l’automne dernier, un film de Martin Provost (qui a obtenu depuis sept prix à la 34ème cérémonie des Césars, le 27 février dernier) avec l’excellente Yolande Moreau dans le rôle-titre (prix de la meilleure actrice), puis deux livres biographiques viennent de remettre Séraphine en pleine actualité ; s’y ajoute une présentation au musée Maillol, d’une vingtaine de toiles autour de la collection de Dina Vierny. Le succès est tel que l’exposition est prolongée de trois mois. En quoi cette femme misérable est-elle soudain notre contemporaine ? Ses toiles, qui figuraient aux cimaises du musée d’Art moderne, ont été depuis longtemps décrochées : Séraphine gênerait-elle ? Pour lire la suite, cliquez ici
Publié dans la revue Commentaire N°125, printemps 2009, p.175 à 177 (Séraphine : Les grappes de raisins, 1930, à voir au Musée Maillol )