Un film oublié redécouvert…
A l ‘ombre des « Journées du patrimoine », c’est un monument cinématographique qui a commencé à refaire surface : le film ultime du maître du Néo-Réalisme, consacré à l’ouverture de Beaubourg. Cette œuvre jamais montrée dormait, méconnue, dans les archives. Dans la filmographie de Rossellini, la mention « œuvre de commande » suffisait au discrédit, les mauvaises langues assuraient le travail accompli par des assistants, fable amplement répandue… Le cinéaste et producteur Jacques Grandclaude possède un trésor : il a pris soin de filmer le maître en plein travail ; il en est résulté 20 heures de projection, 2500 photos, 45 heures d’enregistrement sonore, une sorte d’immense making off avant la lettre, qui prouve que Rossellini est bien l’auteur de son dernier film. Au delà, ces rushs deviendront certainement, un jour, un film sur Rossellini en train de filmer, soit une vraie leçon de cinéma. Avoir la chance de visionner ces images, en avant-première, permet de saisir l’originalité du regard de Rossellini sur Beaubourg. Et de comprendre pourquoi, pour fêter les trente ans du Centre Pompidou, ce chef-d’œuvre a été oublié…
Une absence de commentaire véhémente
C’est un documentaire…sans aucun commentaire. L’image et l’ambiance sonore suffisent, c’est dire la science des enchaînements pour que le propos reste compréhensible. C’est la force du film, et ce qui certainement décontenança ses commanditaires : le réel (et non un discours interprétatif ) saute aux yeux et à l’oreille… On est replongé en 1977 quand, pour la première fois, le public est aux prises avec un nouvel ordre muséal…. Lire la suite dans la revue Commentaire N°128/hiver 2009-2010, p.1007 à 1110.