Ce jeudi 31 mai, la nouvelle édition de « Les mirages de l’Art contemporain » sera disponible en librairie, augmentée d’un épilogue d’une cinquantaine de pages : « Brève histoire de l’Art financier » qui décrit comment des spéculations artistiques et intellectuelles ont entrainé des spéculations financières (éditions la Table Ronde).
Ce livre, constamment réédité, est devenu, grâce à ses lecteurs, « un livre de fond » sur la critique d’un certain art dit contemporain. Contrairement à ce qu’on nous serine, l’AC ne nous fait pas comprendre notre contemporanéité, il est là pour nous y accoutumer et nous y soumettre. C’est bel et bien la critique de l’AC qui révèle de quoi cet « art » est l’émissaire.
Ce qui a bougé dans l’AC, n’est pas son idéologie (stable et sûre d’elle) mais un début de prise de conscience dans le grand public. Non pas à propos des transgressions les plus corsées, mais en raison des dérives financières. Comme disait Audiard : »Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute ». Le contribuable, surtout, a tendu l’oreille… Ce volet de la financiarisation, qui n’avait pas encore donné toute sa mesure, avait été délibérément mis en attente dans l’édition de 2005. C’était juste le moment où l’on passait d’un marché de l’Art traditionnel à un art de marché. Maintenant il est possible de décrire comment, loin d’être un simple affairisme, l’AC cautionne l’esthétisation de la marchandisation du monde, devenant sans vergogne l’Art du fondamentalisme marchand.
Ainsi ce qui vient de se passer dans un musée de Riga est représentatif d’une marchandisation totalitaire où l’homme est une marchandise comme une autre. Un artiste d’AC a proposé à deux volontaires, un homme et une femme, de prélever un lambeau de leur peau : celui-ci fut grillé et consommé en forme de cannibalisme réciproque (lien vers la vidéo, attention âmes sensibles !). Là se pose un choix de société : être ou ne pas être de ces happy few qui applaudissent à cet art… bio et équitable. Or la page 16 de la première édition des « Mirages » pointait déjà les exploits du groupe d’artistes chinois « Cadavre » qui, en guise d’oeuvre, dévorait un foetus humain : en 2001, une grande revue française s’enchantait de ce cas, avec une froideur clinique. Les médias et l’AC considèrent que le public a une mémoire de poisson rouge et qu’on peut lui resservir les mêmes plats sur l’air de « enfoncez-vous ça bien dans la tête ». Alors que faits et commentaires s’effacent en permanence de nos écrans, les livres, eux, servent à prendre date, à mesurer le chemin parcouru… « Les mirages de l’Art contemporain » offrent maintenant un panorama complet des différentes facettes de cet art dit « contemporain ». S’y ajoute un index.
Bonne lecture
Christine Sourgins
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